bebe.jpgSur un coussin, posé sur une commode! Sa naissance tardive (sa mère avait 43 ans !), était subie, plus que  souhaitée. «  Je ne m’appelais pas Désirée!» dit-elle avec humour.

On n’avait pas pris le temps de rafistoler le vieux berceau, inauguré 22 ans plus tôt pour l’aîné des 5 premiers enfants.

En plus, je ne supportais pas le lait de vache ! Alors, au début, on faisait bouillir de l’eau avec du pain, et on me donnait le jus. Ensuite, grâce à une tante qui habitait Prahecq, on a amené une chèvre pour me nourrir. Le lait de chèvre est moins gras que le lait de vache.

Mais cette chèvre, où la mettre ? L’écurie était pleine, alors  mon père et mes frères ont fait un toit pour la bique, à côté des cochons (J’y mets mes poules maintenant).

Les choses se sont arrangées, et Suzanne a grandi, a participé aux activités familiales, puis est allée travailler à Niort, dans le commerce, d’abord, puis comme ouvrière chez »Sandéfo », fabrique de sous-vêtements, pendant 22 ans.

Elle  occupe, seule, maintenant, cette cuisine qui l’a vue naître. A la mort de ses parents, les partages ont été faits par les frères : «  La maison sera pour Suzanne ! ». Elle précise : « A cette époque, c’était les hommes qui parlaient ! »