j’ai rencontré un jeune garçon  que je ne connaissais pas et qui gardait des vaches,  il me dit qu’il avait 12 ans et que ses parents l’avaient envoyé dans une ferme pendant toutes les vacances.



A mon arrivée j’interroge ma grand-mère qui m’explique que pour éviter que les bêtes ne s’égarent ou ne commettent des dégâts dans les propriétés voisines les troupeaux étaient gardés pendant les vacances par des  "bistreaux"  jeunes garçons de 10 à 12 ans qui parfois même quittaient l’école définitivement  pour travailler.

 Les parents disaient souvent : mon pauvre petit tu en sauras toujours assez pour garder les vaches.  Ils passaient leur journée à dénicher les  oiseaux , à "fumer des viouches",

 ou bienà tuer des petits oiseaux avec un "garrote chail"  (lance-pierre).

 Mais les troupeaux étaient parfois gardés par  des jeunes filles "les bergères" qui s’abritaient du vent l’hiver ou du soleil l’été grâce à des abris, sortes de claies en treillis fabriqués avec de la paille, de la fougère où des genêts reliés avec des brins d’osiers ou de bois souple.



Derrière ces abris, elles s’installaient sur "un pliant", l’hiver avec un chauffe-pieds,et, occupaient leur soirée à coudre ou à tricoter.

C’est aussi là que les jeunes bergères recevaient leur galant ou "bon ami",  on disait alors du galant : qu’il était au champ les bergères. Parfois les rencontres se terminaient par un mariage, précipité, on disait alors "ils avaient  fait Pâques avant les Rameaux"



Peu à peu l’abri  de genêts ou fougères  fut remplacé par un grand parapluie.

Bien sûr ces habitudes ont disparu  depuis longtemps, avec l’apparition des clôtures électriques.