La terre, comme la pierre ou le bois, a été un des premiers matériaux utilisés par l’homme pour construire. Facilement disponible, la terre a été mise en oeuvre suivant différentes techniques, selon les régions et en fonction de ses caractéristiques.

   Pour améliorer celles-ci, la terre a parfois été additionnée de matériaux d’origine minérale ou végétale ou même animale. Jusqu’au début du XXème siècle, la terre non cuite était encore couramment utilisée dans les campagnes françaises pour bâtir fermes et dépendances. Aujourd’hui encore on estime que l’habitat d’un tiers de l’humanité est encore en terre. La gamme des techniques de mise en oeuvre est variée, mais elles n’ont pas toutes eu le même développement. On peut citer parmi les plus souvent rencontrées, les techniques ci-dessous.

Murs composés d’éléments :

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  • L’adobe : brique de terre crue, moulée et séchée au soleil.

  • La brique de terre compressée : version moderne de l’adobe, la B.T.C requiert l’utilisation de presse manuelle, mécanique ou hydraulique.

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  • Le pisé, où la terre est coffrée entre 2 banches.

Murs à ossature bois:

  • Le torchis, mélange de terre et fibres végétales disposé entre les éléments porteurs en bois d’une construction.torchis.jpg

Les particularités du bâti en terre crue

   Une des raisons de l’importance de la terre dans la construction est sa disponibilité et sa proximité du site de réalisation de l’habitat. La mise en oeuvre doit être relativement aisée et fait appel à un outillage réduit, souvent d’origine paysanne. Pour ces raisons, la construction en terre crue concerne essentiellement le bâti rural, même si il existe de nombreux exemples de constructions en terre crue en milieu urbain. Parmi les autres avantages de la terre crue, nous pouvons souligner le peu d’énergie que nécessite sa mise en oeuvre, ses qualités esthétiques et une bonne inertie thermique. Cette dernière propriété suppose que les murs aient quand même une certaine épaisseur, ce qui n’est pas le cas des murs en torchis sur une ossature bois. L’inertie thermique des murs permet d’avoir un habitat frais en été et qui conserve la chaleur en hiver. Le point faible de la construction en terre crue est sa grande sensibilité à l’humidité et à l’eau. Ce qui ne réserve cependant pas l’utilisation de la terre crue aux régions sèches, il « suffit » de prendre les dispositions constructives pour palier à l’action érosive de l’eau.

   « De bonnes bottes et un bon chapeau », telle est la règle essentielle de la réalisation de bâtis en terre crue, c'est-à-dire un mur isolé de l’humidité du sol et protégé des intempéries. Le mur est chaussé « de bonnes bottes » quand il repose sur un soubassement qui va faire barrière contre les remontées d’humidité. Ce soubassement doit aussi protéger le mur en terre crue des projections de la pluie sur le sol environnant. Traditionnellement il s’agissait de soubassements en pierre ou briques cuites sur lequel le mur en terre crue était ensuite bâti. Quant au « chapeau », il s’agit de protéger le mur de l’action de la pluie sur son arase. La protection peut aussi tenir compte des vents dominants et du risque de ruissellement sur le parement du mur.