Le refus de la confiscation des semences agricoles
Par Caroline le jeudi, 5 juillet 2012, 10:00 - Nos voisins font des trucs bien ! - Lien permanent
A Saint-André-sur-Sèvre, des agriculteurs sèment des semences anciennes pour affirmer qu’elles appartiennent aux paysans. C’est illégal et volontaire.
Opération démonstration à
Saint-André-sur-Sèvre : le collectif pour des semences paysannes libres a
ensemencé une parcelle de maïs. « Les semences sont à tout le monde ».
L'illégalité comme fer de lance. Ces paysans-là fauchent du maïs lorsqu'il est OGM. Ce sont les mêmes qui sèment du maïs pour montrer que les graines leur appartiennent. Dans les deux cas, c'est illégal.
Philippe Coutant, Thierry Baussant et plusieurs autres membres du collectif semences et bio-diversité (*) contestent la loi qui taxe les semis d'une « contribution volontaire obligatoire ».
Le droit de ressemer sa récolte
Le terme est assez alambiqué mais il prévoit que toute semence doit être imposée. Pour le collectif, le message est clair : « Cette
loi veut priver les agriculteurs du droit de ressemer à partir des
graines de sa récolte. C'est un droit reçu en héritage et grâce auquel
on a des graines aujourd'hui ! En nous privant de ce droit millénaire,
on veut rendre le paysan dépendant du grand lobby des semenciers. » En d'autres termes : une confiscation. « Cette
loi doit être abrogée. Les députés Jean Grellier et Geneviève Gaillard
sont d'accord. Nous ferons la démarche envers Delphine Batho. »
Aussi,
pour bien montrer leur détermination, le collectif s'est mobilisé en
fin de semaine dernière pour emblaver une parcelle de 1.000 m2 dans le bourg de Saint-André-sur-Sèvre. Avec des semences paysannes.
Des graines aux élus
Avec la bénédiction du maire, Christian Lenne, qui sourit lorsqu'il entend le mot illégalité :
« Il est inadmissible que des groupes se rendent propriétaires du
vivant. On devrait plutôt leur demander de payer une taxe puisque les
semences qu'ils veulent monopoliser viennent du travail des agriculteurs
depuis des générations. »
Le collectif entend délivrer le message largement.
« Nous allons envoyer un petit sachet de semence à tous les élus du
département pour les convaincre du bien-fondé de notre combat ». Ce qui s'appelle semer sa petite graine.
(*) Dans le collectif : le Civam du Haut-Bocage, du Marais mouillé, de Gâtine et Seuil du Poitou, BioSèvres, Apicole 79, Confédération paysanne, Cultivons la bio diversité.